Mansour vit en région flamande et est âgé de 17 ans lorsqu’il se fait arrêter pour avoir voulu rejoindre la Syrie. Il souhaite s'engager humanitairement aux côtés des rebelles pour œuvrer à un monde porteur de sens tant au niveau spirituel que politique. Aucun projet ne lui est proposé en IPPJ pour se (re)construire un avenir viable. De sa chambre à la cellule d’isolement, il voit les mois passer. De ces expériences extrêmes, il décide de témoigner.
Moi, une personne, je ne vais pas dire que c’est un terroriste ou un radical, je vais dire, c’est une problématique.
Quand je suis sorti de l’IPPJ, j’ai dit à ma mère et à moi-même, je vais faire quelque chose avec ce qui s’est passé ces derniers mois avec la problématique de l’extrémisme. Je ne veux pas mentir, je veux dire la vérité. Là, ils ne savent pas travailler avec des gens comme moi, comme nous, avec des jeunes qui veulent aller en Syrie. Y’a toujours des punitions mais y’a personne qui a pensé les questions : Pourquoi ? Pourquoi ce jeune ? Il n’y a pas de projets pour des jeunes comme nous. Quand les Russes et les Américains bombardent la Syrie, l’Irak, tout le monde ferme sa bouche. Moi, je ne donne pas ma confiance à ces jeux politiques et j’ai voulu aller chercher la réponse à mes questions chez mes copains là-bas mais c’est une idéologie de fous. Aujourd’hui, je fais de la prévention mais c’est au politique à faire ça. Chaque jeune qui ne part pas, c’est une bataille de gagnée.
Son récit permet entre autres d’aborder les questions liées à la rapidité avec laquelle des choix décisifs sont parfois pris et à l’importance des solidarités amicales dans ces choix. Il aborde aussi comment, face à l’impact des discours du « choc des civilisations » et à celui d’une géopolitique internationale complexe et injuste, le souci d’agir en responsable mène certains jeunes à une impasse.
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