Droit de l'enfant - le délégué général

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Recommandations du Délégué général aux droits de l’enfant de la Communauté française de Belgique sur la question des mineurs belges présents dans les zones de conflit djihadistes et sur leur éventuel retour en Belgique

 

Selon le Délégué général aux droits de l’enfant, il est non seulement urgent de permettre le retour des enfants et des mères de nationalité belge dans notre pays, mais encore il est primordial de les aider à revenir. Le Délégué général aux droits de l’enfant réclame que soient prises des mesures effectives pour garantir à ces enfants et ces mères un retour sécurisé. Ce qui sous-entend, au-delà de l’octroi de laissés-passez systématiques pour tous les enfants jusque 18 ans, que l’Etat belge prenne les mesures nécessaires pour les identifier, les localiser et les rapatrier, et ce, sans aucune distinction d’âge ni discrimination en fonction du degré d’engagement suspecté dans le conflit. Quant aux mineurs susceptibles d’avoir quitté la Belgique de leur plein gré pour rejoindre l’Etat islamique, ils doivent tous être rapatriés et leur situation devra être traitée par la justice des mineurs comme pour tout enfant suspecté d’avoir commis un fait qualifié infraction.

Si l’Etat belge ne peut pas opérer ces rapatriements par ses propres relais diplomatiques ou consulaires, il est de son devoir de faire appel à la coopération internationale et européenne.  

Il est indispensable de garder à l’esprit que ces enfants, jeunes et moins jeunes, ont tous été exposés à une intensité de violence qu’il est difficile d’imaginer. Il est plus que probable qu’ils en reviennent profondément traumatisés. Les plus radicalisés ne sont pas ceux qui choisissent le chemin du retour. Les « returnees », comme on les a désormais baptisés, seraient plutôt désenchantés, en proie au doute, au désarroi. Ces mineurs doivent être avant tout considérés comme les victimes d’un conflit armé. L’impact de l’idéologie de DAESH a certainement induit des traumatismes chez ces enfants qui ont grandi/vécu dans des zones de conflit. Ils sont donc particulièrement vulnérables tant à cause des abus auxquels ils ont été confrontés qu’à cause de la violence dont ils ont été témoin et/ou victime.

C’est pourquoi le Délégué général aux droits de l’enfant réclame que soit mise en place au retour de ces enfants et ces jeunes une aide adaptée à leurs besoins spécifiques visant une réinsertion la plus rapide possible vers une vie « normale ». Et ce, en tout premier ordre.

Le Délégué général aux droits de l’enfant propose dans ces documents une série de recommandations concernant, d’une part, le rapatriement de ces enfants susceptibles de revenir des zones de conflits djihadistes et d’autre part, leur réinsertion.

Pour prendre connaissance des recommandations du Délégué général aux droits de l’enfant sur ce sujet (cfr document.pdf et ce document.pdf)