Communiqué de presse du 4 août 2021
Inondations : penser l’aide urgente et la reconstruction sans oublier les enfants et les jeunes
Le Délégué général aux droits de l’enfant s’est rendu ce mercredi à Verviers et Pepinster pour rencontrer, entre autres, des actrices et acteurs locaux de l’enfance et de la jeunesse. Après la catastrophe, des initiatives constructives sont prises dans le meilleur intérêt des plus jeunes qui méritent qu’on s’y attarde et de nous inspirer collectivement. Gratuité, accueil inconditionnel (pour les enfants sinistrés et les autres), transport, aide psychologique, réflexion sur la rentrée scolaire... autant de bons exemples à partager.
Les récentes intempéries qui se sont abattues sur notre pays et qui ont causé des inondations d’une ampleur exceptionnelle ont aussi provoqué des dégâts gigantesques et parfois emporté le fruit d'une vie entière avec les conséquences dramatiques que l'on peut imaginer pour les victimes. Les images de ces sinistres n'occupent plus, désormais, la "une" de l'actualité et pourtant les problèmes ne font que commencer pour celles et ceux qui ont été directement ou indirectement affectés par ces intempéries et leurs dégâts catastrophiques.
Des familles entières ne savent pas où elles pourront se loger demain, comment récupérer ce qu'elles ont perdu, comment faire pour retrouver une vie "normale", voire simplement avoir accès à des sanitaires ou prendre un repas chaud ... Des enfants, des jeunes, sont lourdement touchés, privés d'une partie de leurs biens, de leurs activités estivales, de leurs maisons, en deuil de leurs proches et bouleversés par un nouveau fléau alors qu'ils n'étaient pas encore guéris des problèmes causés par la pandémie de Covid-19.
« On a tous été témoins de choses terribles », une bénévole
Face à cette calamité, nous n’avons d’autre choix que de penser l'aide d'urgence et la reconstruction par le prisme des droits de l'enfant, dans le meilleur intérêt des plus jeunes d'entre nous. Certains l'ont déjà bien compris, comme à Pepinster qui a réfléchi sa réaction en temps de crise en n'oubliant pas les enfants et les jeunes. Dans les mesures mises en place par la commune, on retiendra :
· Un accueil inconditionnel et gratuit des enfants et des jeunes (mis en place dans une école accessible gratuitement à tous - sinistrés et non sinistrés - sept jours sur sept)
· Des repas gratuits assurés quotidiennement
· L’organisation d’activités et d’excursions pour les enfants et les jeunes directement touchés par les conséquences des inondations mais aussi pour les autres
· Les enfants sont acheminés aux activités par un bus communal
· La reprise des consultations ONE
· Une aide psychologique à destination des enfants et des jeunes
· Une réflexion déjà en cours pour penser la rentrée scolaire des enfants dont les écoles sont fortement endommagées (pratiquer l’école du « dehors », aménagement de containers, ...)
Toutes mesures qui doivent nous inspirer partout, tout le temps, et qui répondent notamment aux inquiétudes que suscite la prise en charge des familles et de leurs enfants qui étaient déjà fragilisés avant la catastrophe. Par ailleurs, les travailleuses et travailleurs de terrain nous alertent déjà à propos de problèmes très concrets qui se posent dans l’organisation de l’aide avec, entre autres, l’adaptation des sanitaires aux enfants et aux jeunes pour qu’ils puissent faire leur toilette de manière adaptée. Ou encore à propos des questions de santé mentale ou d’accès à l’éducation qui se posent de manière cruciale alors qu’il est évident que certains établissements scolaires ne pourront pas reprendre une activité normale à la rentrée de septembre et que de nombreux jeunes, adolescents, requièrent une attention spécifique dans la foulée de la pandémie de Covid-19 et de cette catastrophe.
« Nous avons besoin des bénévoles mais aussi de professionnels pour répondre aux besoins spécifiques d’enfants et de jeunes traumatisés par la catastrophe », un intervenant de première ligne
D’autres besoins émergent également dans la gestion des conséquences de cette catastrophe et notamment celui d’une coordination de l’aide, de l’offre et de la demande d’interventions, mais aussi d’une simplification administrative qui soit en phase avec certaines urgences (attribution de locaux, transports des enfants et des jeunes, ...) autant que de l’engagement de professionnels (santé mentale, intervenants sociaux, ...) pour prendre le relais des bénévoles qui sont tous les jours confrontés à leurs limites.
Le Délégué général aux droits de l’enfant tient à féliciter toutes celles et tous ceux, jeunes et moins jeunes, qui se mobilisent depuis la catastrophe pour venir en aide aux victimes et aux sinistrés. Notre institution reste à la disposition des actrices et acteurs locaux, dans le cadre de ses missions et la mesure de ses moyens, pour contribuer à ce que les enfants et les jeunes ne soient pas oubliés dans la coordination de l’aide d’urgence et la phase de reconstruction qui s’annonce longue et délicate. A ce titre, le Délégué général se met à la disposition du nouveau Commissariat wallon à la reconstruction afin d’accompagner son travail sur les questions relatives aux enfants et aux jeunes le cas échéant.
Bernard De Vos,
Délégué général aux droits de l’enfant