Droit de l'enfant - le délégué général

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Communiqué de presse du 24 mars 2021

24.03.2021 08:38 Il y a : 3 yrs

Communiqué de presse du 24 mars 2021

Le port du masque en 5e et 6e primaire : uniquement pour les activités à l'intérieur quand les distances physiques ne peuvent pas être respectées - Communiqué de presse du Délégué général aux droits de l'enfant.


Le Délégué général aux droits de l’enfant rappelle que le port du masque buccal pour les 5e et 6e année primaire ne s’impose que pour les activités en intérieur et quand la distance physique ne peut pas être respectée

Il demande aux écoles une application des mesures de précaution avec empathie et bienveillance

A partir du mercredi 24 mars, de nouvelles mesures seront d’application jusqu’aux vacances de printemps dans les écoles fondamentales. Le Comité de concertation réuni le vendredi 19 mars a notamment  pris la décision d’imposer le port du masque aux élèves de 5ième et de 6ième année primaire, pour les quelques jours qui précèdent le congé : 

La raison de cette nouvelle exigence est essentiellement liée aux chiffres de contamination qui augmentent à nouveau très rapidement. Au cours de la semaine dernière, en particulier dans l'enseignement primaire, une augmentation remarquable du nombre des contaminations au coronavirus a été observée, ce qui signifie que de plus en plus de classes, voire d'écoles, ont dû être fermées, même si leur proportion sur l’ensemble des classes et des écoles de la Fédération reste minime. L’augmentation de la progression du virus dans l’enseignement secondaire a été plus lente, là où les élèves sont soumis à une obligation de masque buccal depuis un certain temps. D’où la généralisation du masque aux élèves les plus âgés du fondamental.

Le port du masque devient donc obligatoire pour les élèves de 5e et 6e année primaire. La circulaire de la Ministre Désir précise cependant deux éléments essentiels dont certaines écoles ne semblent pas tenir compte dans la communication qui a été faite aux enfants et aux parents :

· Le port du masque buccal ne s’impose que  pour les activités en intérieur quand la distance physique ne peut pas être respectée. Ceci sous-entend clairement que le masque ne doit pas être porté lors des entrées et sorties d’école, ni lors des récréations, ni lors des activités pédagogiques extérieures.

· L’obligation du port du masque peut être levée pour les élèves en situation de handicap ou si l’état médical de l’élève l’impose

Le Délégué général aux droits de l'enfant craint que l'obligation généralisée du masque buccal à l'école primaire ne devienne la règle si les chiffres devaient ne pas baisser. Il est particulièrement  préoccupé par son impact sur le bien-être et le développement des jeunes enfants. Il demande ainsi explicitement que cette nouvelle disposition soit abrogée dès que possible et que son opportunité fasse l’objet d’une réévaluation avant la fin des congés scolaires. En attendant, il demande aux écoles de se conformer strictement à ce qui a été décidé et communiqué par la Ministre de l’Éducation, de ne pas dépasser le cadre prescrit par les circulaires et d’appliquer la mesure avec empathie et bienveillance.

Depuis l’annonce de cette mesure, le Délégué général a été interpellé à de multiples reprises.  Notamment par des parents bouleversés qui n'hésitent pas à utiliser l'expression «violation des droits de l'enfant». Alors que d’autres, soucieux eux-aussi de la santé de leurs enfants, se déclarent favorables au port du masque dès l’entrée en primaire. Il en va de même pour les enfants qui peuvent vivre ces types de mesures très différemment. Certains élèves préfèrent ne pas porter de masque buccal, d'autres se sentent plus en sécurité avec, veulent protéger un membre de la famille appartenant à un groupe à risque ou ressentent une certaine pression de leurs parents pour le porter.

Tous les arguments sont recevables. Le débat est loin d’être facile, même à la lueur des droits de l’enfant. Précisément parce qu’il n’y a pas de hiérarchie  entre ces droits et que certains d’entre eux s’opposent dans cette situation : le droit à l'éducation, le droit au développement, le droit à l'information et à la participation, le droit à la meilleure protection possible de leur santé, d'une part, et les principes de santé publique d’autre part.

La crise que nous traversons depuis trop longtemps nous a appris combien, malgré ses imperfections, l'école est importante pour le bien-être des élèves. Le maintien de l’ouverture de ses portes doit rester notre priorité. Car l'école n'est pas seulement un lieu d'apprentissage, c'est aussi un lieu où les élèves jouent et se détendent, se rencontrent, se soutiennent les uns les autres et peuvent trouver aide et réconfort auprès des adultes des communautés éducatives. Toute mon attention va d’ailleurs aussi vers eux qui réalisent un travail admirable dans des conditions difficiles.

Bernard De Vos, Délégué général aux droits de l’enfant