Droit de l'enfant - le délégué général

Imprimer la page

Communiqué de presse du 14 août 2018

20.08.2018 09:26 Il y a : 6 yrs

Communiqué de presse du 14 août 2018

Le Délégué général aux droits de l’enfant dénonce l’enfermement de quatre enfants en bas âge au 127bis


Malgré les appels répétés d’un nombre impressionnant d’institutions, d’associations et d’organisations de protection des droits des enfants et des droits humains ces dernières semaines, quatre enfants et leurs parents ont été enfermés ce mardi dans le nouveau centre fermé pour familles, adjacent au 127bis de Steenokkerzeel. Tous les experts l’affirment : l’enfermement constitue un grave traumatisme,  provoque un stress et des dommages irréparables chez les enfants.

 

Le Délégué général dénonce avec la plus grande détermination cette situation qui constitue un retour en arrière déplorable et une violation flagrante de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant. La Belgique qui a, par le passé, été condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme de Strasbourg pour ce genre de politique est restée sourde aux appels pressants du Comité des Droits de l’Enfant des Nations Unies en faveur d’une interdiction totale de la détention des enfants et des jeunes migrants partout en Europe. Elle n’a pas entendu non plus le Haut Commissariat aux Réfugiés de l’ONU qui rappelait récemment que “les enfants, en particulier ceux qui arrivent dans un autre pays à la recherche d’une protection internationale, sont extrêmement vulnérables et ont besoin de soins spécifiques. Nous devrions les traiter d’abord et avant tout comme des enfants, et non comme des étrangers en situation irrégulière”.

 

Le Délégué général représentait le Réseau européens des défenseurs des enfants (ENOC) lors d’une rencontre réunissant les ONG, les institutions et les autres structures de défense des droits des mineurs, organisée par Věra Jourová, la Commissaire européenne à la Justice en février dernier, lors de laquelle a été soulignée l’inquiétante détérioration des conditions de vie des enfants de l’exil, en général, et des mineurs étrangers non-accompagnés, en particulier, sur l’ensemble du territoire européen. Bien que les textes législatifs européens permettent encore la détention des enfants en    « dernier ressort », la Commissaire s’était rangée aux côtés des ONG et des Défenseurs européens des enfants pour que lui soient préférées, y compris dans les textes légaux, toutes les « mesures alternatives » dont il est prouvé qu’elles donnent de meilleurs résultats et surtout rencontrent davantage à l’intérêt supérieur des enfants.

 

La Belgique, en enfermant des enfants exilés, marche à contre-courant de l’histoire et se distingue par le pire. Le Délégué général aux droits de l’enfant dénonce la situation actuelle et recommande qu’elle prenne fin dans les plus brefs délais.

 

 

Contact : David Lallemand – Chargé de communication – david.lallemand@cfwb.be – 0474/95 19 03