Droit de l'enfant - le délégué général

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Aziz : « En tant que père, on culpabilise tout le temps, ce n’est pas évident »

Aziz est le père d’un enfant devenu terroriste. Indépendant et en fin de carrière professionnelle, il  va à la rencontre d’autres familles et fréquente différentes associations y compris celle regroupant les victimes et les rescapés des attentats de Paris et de Bruxelles. « Est-ce que j’ai failli ? » est un questionnement intense qui le tenaille.

On n’a pas le droit de faire le moindre faux pas parce que si vous faites un faux pas, moi j'ai eu cette expérience-là, les gens vous disent « moi, à votre place, je ferais profil bas en tant que père de… ». C’est difficile, parce que bon, je ne l’ai pas choisi, ça vient comme ça, et puis… il y a  ce silence…  parce que j’ai envie d’en parler. Je sais juste une chose, c'est qu'il y a des solutions pour les jeunes qui partent, encore faudrait-il avoir la volonté de résoudre ces problèmes, mais je sais que la solution de base, c'est l’éducation. Les jeunes, aujourd’hui, ils refusent tout ce qui vient des parents parce que c'est une ancienne génération. Ils  se trompent mais comment leur expliquer ? ! Ma petite-fille doit avoir un an et quelques et j'ai envie d'aller la chercher là-bas. Je la trouverai, c'est ma petite-fille quand même, c'est un lien de sang important et puis elle est innocente la pauvre.

Le récit d’Aziz offre le regard d’un père. Il permet d’aborder le rôle de l’éducation, la difficulté de s’y atteler dans ce monde moderne où les réseaux sociaux supplantent les transmissions familiales et sociales et où les « anciennes » générations se vivent « has been ».  Il dit aussi le poids de la culpabilité mais aussi le besoin d’aller à la rencontre d’autrui pour éviter le clivage du « eux » et du « nous » afin de (re)construire un monde empreint d’humanisme.

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