Nabila s’interroge : Belge? Marocaine? Musulmane? Après toutes ces années, on est quoi? Et nos enfants qui sont dans ce fléau, est-ce qu’on leur a fait ressentir cette recherche d’identité? Il n’existe malheureusement aucun lieu ou presque où déposer les témoignages des familles et des proches dont un enfant a rejoint l’idéologie djihadiste. Taraudée par la culpabilité et la honte, dans une culture du silence qui n’aide pas à en sortir, Nabila ouvre cet espace. Par son témoignage, elle transmet son histoire mais surtout elle permet à chacun d’entrer dans une réflexion propice à enclencher une parole.
J’ai connu ma première grande bataille de la vie, et que j’ai gagnée, parce que je voulais sauver mon fils à tout prix ! Je n’ai pas de honte, parfois un peu de culpabilité, celle de ne pas avoir ouvert les yeux malgré les signaux d’alarme qu’il nous lançait, ne pas avoir pris le temps de répondre à ses questions, ne pas avoir été les chercher...
Quand je rentrais du travail, mal à la tête, il me disait "maman on doit aller faire le djihad en Syrie" et moi je disais "laisse-moi... le djihad n’existe pas !". C’était des questions religieuses qu’il me posait. Je n’aurais pas su répondre, mais j’aurais pu l’orienter...
Le récit dont fait part Nabila permet d’aller à la rencontre de nos racines qui constituent une part de nos multiples identités. Il permet ensuite de s’interroger sur les transmissions conscientes (comme le projet éducationnel) et moins conscientes (notamment ce qui est incorporé) qui façonnent le devenir des enfants. Ensuite, elle peut raconter, avec honneur, le combat mené pour sauver son enfant aux prises avec une idéologie radicale qui le menait, loin de ses valeurs et de celles de sa famille, à la violence.
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