Droit de l'enfant - le délégué général

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"Ecoute Enfants" - téléphone 103

Le 103

Historique

Fin mai 2008, le Délégué général aux Droits de l'Enfant avait été invité a rencontrer le service « Ecoute-enfants».

Le Délégué général avait été surpris par l’importance des appels « blagues Â» adressées au 103 soit 35,84% pour l’année 2007.  Le service "Ecoute-enfants" s’était dit en questionnement par rapport à une stratégie à adopter afin de faire diminuer ce nombre d’appels et de mieux communiquer sur le contenu du travail du service. De l’échange avec le Délégué général, il avait été retenu l’idée d’élaborer un message à destination des jeunes expliquant notamment que les blagues adressée au 103 monopolisent la ligne téléphonique, empêchent d’autres jeunes de s’adresser à ce service. L’idée était également qu’en diffusant une information sur le travail réalisé par le service écoute enfants, les blagues laisseraient la place aux appels à contenu.

 

Projet

Dans cet esprit, un partenariat regroupant le service écoute enfants, l’ASBL Samarcande (AMO), le CEFA (centre de Formation des Animateurs), le VIDEP (Centre Vidéo de Bruxelles) et Coup2Pouce (Emission télévisée réalisée par les jeunes sur télé Bruxelles) et Playtime films s’est mis en place en vue de réaliser un projet participatif de création de clips vidéo sur le « 103 Â».

15 jeunes venant de trois organisations se sont portés volontaires pour réaliser ensemble des clips vidéo de prévention dans le but de les diffuser le plus largement possible. L’activité s’est déroulée au cours d’une semaine résidentielle à Chevetogne du 23 au 27 février 2009. Parallèlement à une initiation à la réalisation de clips vidéo, les jeunes ont rencontré le personnel du service "Ecoute-enfants" afin de mieux connaître ce service, les problèmes qu’il rencontre et ainsi de se mettre en condition de concevoir des messages appropriés.

Par cette activité, les jeunes ont pu à la fois pratiquer un média accompagnés par des jeunes professionnels, mais aussi mieux comprendre les problèmes d’autres jeunes qui justifient la mise en place de dispositifs tels que le service "Ecoute-enfants". Ils ont pu mettre leur créativité et leur sensibilité de jeunes à la disposition d’un projet participatif tourné vers la communauté pour créer un message qui s’adresse aux jeunes. De manière générale, ils ont souhaité contribuer à une meilleure compréhension par tous les jeunes du service "Ecoute-enfants", une meilleure connaissance de son utilité et un plus grand respect en faveur de ceux qui en ont vraiment besoin.

Les clips réalisés ont été présentés à la presse et aux médias de la Communauté française dans le bus des droits de l’enfant le 23 avril 2009. Le défi suivant était de convaincre les télévisions nationales et locales de diffuser le travail réalisé par ces enfants pour faire passer le message auprès d’un très large public. La plupart des télés locales ont répondu positivement à l’appel du Délégué général en diffusant gratuitement, à partir du lundi 7 septembre 2009 et pour une durée de deux semaines, les différentes vidéos de sensibilisation au numéro 103 dans leurs espaces publicitaires disponibles. Des contacts sont engagés pour inviter les chaînes nationales (RTBF, RTL-TVi) à imiter les télévisions locales qui pourraient s’engager à relancer la campagne de diffusion au début de l’année 2010. Il s’agit d’un exemple de participation active et d’éducation aux médias pour le groupe de jeunes concernés dans l’esprit d’une information par les pairs qui soit utile pour l’ensemble de notre communauté.

 

Témoignages des jeunes et professionnels ayant participé à la réalisation des clips – Extraits du making off

Raphaël : « On a décidé de faire des petites improvisations par rapport aux écoutants et aux appelants. Nous nous mettons dans la situation pour nous mettre dans la peau des gens qui appellent et des écoutants, pour voir les limites qu’ils ont. J’ai appris que par jour ils ont a peu près 400 appels et que sur ces 400 appels, il y en a plus ou moins 360 qui sont des blagues ou des muets. Je trouve quand même que ‘est énorme et il faudrait que ce qu’on fait maintenant soit vraiment un petit clip vidéo pour dire que c’est pas un jeu, c’est sérieux Â»   

Sanah : Â« on a écouté les femmes d’"Ecoute-enfants" donc les écoutantes qui nous ont un peu fait part de leur travail, de ce qu’elles entendaient, des histoires qu’elles ont déjà entendues et donc cela ça m’a vraiment touché car il y a des enfants qui appellent et qui sont vraiment désespérés. C’est pour ça qu’il faut promouvoir d’une part le numéro parce que je crois qu’il y a des enfants qui sont en difficultés et qui ne le connaissent pas et d’autre part, il faut à tout prix que les blagues s’arrêtent car il y a des enfants qui n’arrivent pas à joindre le numéro. Â»       

 

Pourquoi avoir fait appel à des enfants plutôt qu’à une campagne de publicité réalisée par des professionnels ?

Daniel : « C’est qu’une agence publicitaire aura peut être une idée d’adulte sur la chose ; en associant des jeunes, puisque ça concerne des jeunes, que c’est un service qui est offert aux jeunes, on se disait qu’en ayant le point de vue des jeunes on pouvait peut-être avoir un message qui touche mieux d’autres jeunes. »

« Ils ne prennent peut-être pas conscience qu’un jour, les blagueurs, ils vont peut être en avoir besoin. C’est ça qu’il faut dégager. Là vous venez de faire rater un appel à quelqu’un qui en avait peut-être vraiment besoin et maintenant, il s’est peut être suicidé. Â»

Mélanie : Â« superbe ambiance, il y a vraiment une superbe cohésion de groupe, les jeunes s’entendent tous bien entres eux. Â»

Daniel : Â« Je suis assez heureux car la sauce a bien pris, ils se sont appropriés le projet et rendu compte que ce service était vraiment quelque chose qui pouvait dépanner des jeunes et donc il y a une véritable mobilisation. Â»

Rabah : Â« On a appris ce que c’était le 103 et puis on a commencé sur le projet. Hier on a tourné nos petits clips et aujourd’hui on a va prendre la prise de son. Â»

« Le projet ça a permis à des jeunes de s’exprimer et de s’adresser à d’autres jeunes donc c’est vraiment excellent. Je suis fière d’avoir vu comment certains ont évolué, comment ils ont travaillé et de voir le travail d’équipe qu’il y a eu malgré les tensions. Â».

« Pour moi à la base, le projet c’était une commande donc je n’étais pas du tout folichon et puis voilà, comme souvent les projets jeunes, c’est une expérience assez intense dans un laps de temps défini avec certaines consignes de créations et donc ça j’adore. La rencontre des autres, la tolérance, toujours l’apprentissage sur soi-même Â»

 

Les clips et les photos sur cfaasbl.be


En 2005, pour faire connaître ce service mis à la disposition de tous les enfants de la Communauté française, le Délégué général avait lançé la campagne « Ne reste pas seul(e) Â».

  • image extraite d'un des clips du 103. diverses photos noir et blanc représentant uniquement des oreilles
  • image extraite d'un des clips du 103. Photo noir et blanc avec un jeune pointé du doigts par d'autres personnes